1. Sécurité des applications web vs. sécurité des API
Applications web : ciblent les interactions utilisateur via navigateur. Elles affrontent des menaces classiques comme les attaques XSS, les injections SQL, les attaques DDoS, etc. (HAProxy Technologies, Palo Alto Networks).
API : conçues pour l’interaction entre machines (applications, microservices). Elles introduisent des défis supplémentaires tels que la gestion de l’authentification/autorisation distribuée, la connaissance de la version, la segmentation des services, etc. (HAProxy Technologies, Traceable, NIST Publications).
Les différences :
AspectApplications webAPI
ClientHumain (navigateur)Machine (logiciel, service, app)
VulnérabilitésXSS, injections, DoS, etc.Authentification, segmentation, contrôle d’accès, etc.
GestionSessions, WAF, politiques côté serveurGateways, tokens (JWT), segmentation zéro confiance, NIST SP 800-228 (NIST Publications)
2. Quand le web sémantique entre-t-il en jeu ?
Le web sémantique se structure autour de technologies comme RDF (Resource Description Framework), OWL (Web Ontology Language), qui permettent de représenter, d'échanger et d'interpréter des données de manière intelligente via des graphes, ontologies, règles, etc. (MATTR Learn).
Sécurité et Web Sémantique
Les recherches pointent plusieurs axes :
Langages de politique d’accès distribuée (ex. Rei, Protune) : permettent de définir et raisonner sur des autorisations en utilisant RDF/OWL, pour des environnements distribués. (Ceur Workshops, Semantic Web Journal).
Formalisation de la sécurité dans OWL : définir des règles de confiance, d'intégrité, etc., via des ontologies. (ScienceDirect).
Sécurité du Web Sémantique lui-même : lié aux défis d’inférence, URI non sécurisés, absence de TLS, cryptographie mal utilisée, fuites de vie privée... (Ceur Workshops, ResearchGate).
Ontologies de cybersécurité : structurer les connaissances liées aux vulnérabilités pour mieux les combiner ou analyser. (Ceur Workshops, ACM Digital Library).
Cas d’utilisation comme S3DB (spécifique médecine/génomique) : intègre des mécanismes d’accès contrôlés à granularité sémantique. (Wikipédia).
Contextes sensibles (ex. santé) : utilisent le Web sémantique en conjonction avec des mesures de sécurité spécifiques adaptées à ces environnements. (SAGE Journals).
3. Connexion entre sécurité des API/apps web et web sémantique ?
Oui, plusieurs ponts peuvent se faire :
API sémantiques : lorsqu’une API expose ou manipule des données sémantiques (RDF, SPARQL, OWL), elle doit intégrer des politiques de sécurité spécifiques — authentification, autorisation fondée sur les métadonnées, contrôle de provenance, etc.
Politiques sémantiques : les technologies comme Rei ou Protune utilisent la sémantique pour exprimer des politiques d’accès complexes — bien plus flexibles que l’IAM classique.
Infrastructure distribuée : dans des architectures microservices exposant des données RDF, il devient crucial de définir des contrôles de sécurité qui restent cohérents malgré la nature distribuée et inférentiable des données.
Validation sémantique des APIs : ex. fuzzers basés sur schémas d’API (OpenAPI, GraphQL) peuvent être enrichis par une logique sémantique pour tester des cas d’usage plus complexes et détecter plus de vulnérabilités. (arXiv).
En résumé
Sécurité des applis web et des API : deux disciplines proches mais avec des exigences spécifiques (clients, modèles d’auth/authz, surface d’attaque).
Web sémantique : apporte une couche d’intelligence (ontologies, inférence, règles) mais aussi des défis de sécurité (inférence abusive, URI non sécurisées).
Synergie possible : les politiques d’accès et la gestion des données peuvent bénéficier de leur expression sémantique, et les interfaces API sémantiques nécessitent des sécurités adaptées.